Cours de Psychologie du langage de Uli Frauenfelder 1er cours du 01.11.99

La psychologie du langage :

est le nom du cours.

La psycholinguistique :

est un terme plus précis. La psycholinguistique est l'étude scientifique des processus psychologies et des représentations mentales par lesquels un sujet humain acquiert et met en œuvre le système d'une langue naturelle.

I. Les questions centrales de la psycholinguistique :

  1. Comment caractériser la connaissance linguistique des locuteurs adultes sur leur langue maternelle ?
  2. (locuteur : Personne qui parle (une langue), sujet parlant (opposé à auditeur)) Déf. Petit Rob.

  3. Comment les capacités d'utilisation de cette connaissance linguistique sont-elles acquises chez des enfants ou des adultes ?
  4. Qu'est-ce qui est disponible à la naissance ?

  5. Comment un individu produit-il et comprend-il sa langue ?
  6. Par produire on entend produire oralement ou par écrit

  7. Comment cette connaissance est-elle représentée et utilisée dans le cerveau "normal" et le cerveau "lésé" ?

Comment sont stockés les informations du langage ?

II. Plusieurs disciplines sont concernées par la psycholinguistique, parmi les disciplines des sciences cognitives :

La linguistique apporte à la psycholinguistique une analyse de la structure des langues à divers niveaux. Pour le comprendre il faut établir d'abord le rapport entre la linguistique et la psycholinguistique :

La psychologie apporte à la psycholinguistique une caractérisation des opérations de traitement de l'information et des systèmes de mémoire.

 

 

L'intelligence artificielle apporte à la psycholinguistique des modèles implémentés sur ordinateur qui stimulent le comportement (langagier) humain.

Les neurosciences apportent à la psycholinguistique une caractérisation de l'architecture fonctionnelle du cerveau.

La philosophie apporte à la psycholinguistique une analyse des problèmes philosophiques comme le rapport entre le langage et la pensée et, entre l'esprit et le corps.

L'anthropologie apporte à la psycholinguistique une analyse des systèmes sociaux et le rôle de la culture dans le langage.

Par exemple, chez les Mayas on ne parle pas à un bébé. C'est le bébé qui se met à parler et alors on lui répond. Le bébé aura appris à parler uniquement en écoutant les autres.

III. Les facteurs de la psycholinguistique

Le terme "facteur" est pris dans le sens de fondements, faits. (Chacun des éléments constitutifs d'un produit) Dic. Petit Rob. Ici, le produit est la psycholinguistique. Donc ce titre pourrait être :

"6 Eléments constitutifs de la psycholinguistique"

Il y a les capacités langagières primaire et secondaire.

Il faut voir les niveaux linguistiques comme des étapes successives. Si l'un manque, alors tous les suivants manqueront aussi !

 

 

 

de l'enfant à l'adulte

Par modalité on entend support

Par contexte langagier on signifie la méthode utilisée dans l'interaction entre l'observation et l'expérience.

Voici 3 exemples de problématiques analysés à travers les 6 éléments constitutifs de la psycholinguistique :

Question 1:

Quels sons un bébé français de 2 jours peut-il discriminer (distinguer) ?

c'est la capacité primaire de la perception de la parole

c'est le niveau phonologique (les séquences de syllabes)

l'énoncé spécifie des bébés à la naissance

le support est essentiellement auditif

est essentiellement expérimentale (high amplitude sucking / mesure par la quantité de succions)

l'énoncé spécifie un bébé français.

Question 2 :

Quelles sont les différences entre les erreurs lexicales (erreurs de vocabulaire, de lexique) produites par les aphasiques et les "normaux" ?

(aphasie : Trouble de l'expression et/ou de la compréhension du langage oral (surdité verbale) ou écrit (cécité verbal ou alexie), dû à une lésion cérébral localisée, en l'absence d'atteinte des organes d'émission ou de réception.) Dic. Petit Rob.

c'est la capacité primaire de la production de parole

c'est le niveau lexical (qui concerne le vocabulaire, le lexique)

Le support est la présentation auditive

implicitement c'est le français

Question 3 :

La compréhension de deux langues différentes (lues) se fait-elle par les même parties du cerveau ?

c'est la capacité primaire de la compréhension

c'est le niveau syntaxique et sémantique (la constitution des phrases)

L'énoncé par de deux langues à la fois donc bilingue

la compréhension est visuelle

 

 

 

 

 

 

 

IV. Les modèles de la communication

Le modèle de OSGOOD & SEBEOK :

C'est le modèle le plus simple qui met en scène

un locuteur qui envoie

un message à

un auditeur qui le reçoit.

Le modèle de SHANNON & WEAVER :

Ce modèle utilise un système d'encodage qui passe par

un canal et qui doit passer par

un système de décodage.

L'encodage : il y a la source et le transmetteur.

Le canal : transmet le message et aussi un bruit tolérable

Le décodage : il y a le récepteur et la destination

Le modèle de CAROLL :

C'est un modèle développé en 1955 qui propose :

un comportement intentionnel qui précède

l'encodage

le canal

le décodage

et qui termine par un comportement interprétatif : message reçu ? oui, OK !

Le modèle de JAKOBSON :

Ce modèle propose une interaction croisée entre :

d'une part un destinateur à qui délivre un message à à un destinataire

et d'autre part un contexte linguistique et une situation extralinguistique qui influence le message.

Mais le message de son côté est passé par un canal physique et des connexions psychologiques, véhiculé par un code de langue commune au destinateur et au destinataire.

 

 

 

 

 

 

Il est possible de schématiser le principe général des modèles de communication sous la forme d’un emboîtement de cases :

Au centre on a donc

le locuteur qui transmet

un message plus ou moins linguistique, plus ou moins verbal et plus ou moins auditif à

l’interlocuteur ceci par le truchement de la

Quelles sont les composantes du message ?

une composante linguistique

une composante non linguistique

La composante linguistique peut être :

verbale

non verbale

La composante linguistique verbale passe par :

le mot

la phrase

La composante linguistique non verbale passe par la prosodie (étude de l’accent et de la durée des phonèmes : affirmation, exclamation, question) notamment par :

l’intonation

l’amplitude

le rythme

La composante non linguistique non verbale peut être :

le " paraling " (formes de la bouche)

par le timbre

l’expression faciale

la posture

les gestes

le contact visuel

l’apparence

la distance

le contact physique

Les supports auditifs sont : le mot, la phrase, l’intonation, l’amplitude, le rythme.

Les supports visuels sont : l’expression faciale, la posture, les gestes, le contact visuel, l’apparence, la distance, le contact physique.