Psychologie de l'enfant et de l'adolescent 19ème - 5ème cours 24.01.00

Question :

Quel est le rôle du patient face au psychanalyste ?

Réponse :

Dans l'analyse il y a le phénomène qu'on admet que c'est l'analyste qui sait ce qui est bien pour vous.

Question :

Quelle est la différence entre désir et pulsion ?

Réponse :

Entre le désir, l'instinct et la pulsion, la différence n'est pas très claire. Les concepts se recouvrent beaucoup. Les termes changent en fonction de l'évolution des théories de Freud. Il y a également les problèmes de traduction.

 

Le 2ème stade psycho-sexuel : le stade oral

Depuis la naissance jusqu'à la première année environ

Le stade oral est caractérisé par le développement de l'indépendance.

Le développement mental et affectif est une notion dans le développement psycho-sexuel qui est un déplacement du siège de la libido : siège buccal à analà phallique

Le développement se produit sur le corps propre de l'enfant. Puis c'est seulement après ces stades que le déplacement sur autrui se fait. On parle de passage à l'halo érotisme (mais pas hétéro érotisme pour éviter toute ambiguïté)

Source du plaisir

Le plaisir se trouve dans le fait de se nourrir. C'est le stade où stimuler la bouche est agréable. Qu'est-ce qui provoque ce plaisir ? La réaction est de ce type est associationniste, bébé tète jusqu'à satiété, mais se trouve aussi dans la sensation de faire bouger la bouche.

Dans d'autres textes on peut trouver une raison génétique (gène) où la tétée crée un environnement de stimulus - réponse.

En Amérique on dit qu'un enfant aime sa mère car elle est nourricière.

Chez Freud on parle d'association ou génétique. Sans prendre de position. Si la source est génétique, alors le plaisir ne se trouvera pas seulement dans la nourriture, mais le sujet sucera son pouce à vie.

Effet du plaisir oral

L'enfant n'a aucune idée entre lui et le monde à ce stade. C'est ce que Piaget appelle adualisme, alphaprivatisme (a-privatif). L'enfant ne comprend pas le mécanisme de la satisfaction orale. C'est le narcissisme primaire sans Narcisse (donc sans conscience), caractérisé par l'enfant qui prend plaisir par ses propres sensations sans distinction d'objet. L'enfant ne fait pas d'effort pour modifier son environnement (contrairement chez Piaget pour qui l'enfant modifie toujours son environnement). Il investit pulsionnellement l'objet. C'est la gratification directe de l'objet dans son milieu, dans son nirvana.

Un pôle d'activité à l'intérieur du stade oral

A ce pôle de passivité s'oppose un pôle d'activité qui est la 2ème phase de ce stade oral, manifesté par l'activité, l'agressivité où objet ne disparaît plus, où enfant mord le sein maternel. Cette morsure apparaît au moment de la pousse des dents. C'est le pôle d'absorption.

Cette activité, cette agressivité, pousse l'enfant au rejet . Cette polarité du stade oral va rester constante chez le sujet. En cas de régression, c'est ce stade qui réapparaît :

Conséquences de la fixation de ce stade chez les adultes

Chez les adultes, la fixation de ce stade donne des personnalités de bon vivants, gastronomes, pasteurs, avocats, enseignants, vendeurs à la criée, présentateurs TV, animateurs radio, et tous les lieux où l'on vend par la parole.

Ou bien travailler sur la bouche des autres (dentistes).

Ex. Une fille se souvenait des garçons par le souvenir de leur bouche !

Le baiser représente dans ce cas, le reste de la morsure du sein (!)et qui rappelle les événements de nourrissement.

Des régressions sont possibles.

Le 3ème stade psycho-sexuel : le stade anal

Depuis environ 1 an jusqu'à 2-3 ans

Source du plaisir anal

Alors que le stade oral concerne la zone de la bouche au cours de la première année, le stade psycho-sexuel au cours de la 2ème année de vie passe par l'anus.

Les activités primaires en sont l'expulsion (donner) et la rétention (retenir, capter). Ces activités sont donc caractérisés par la possessivité.

Effets du plaisir anal et les problèmes de propreté

Le plaisir anal est lié aux fonctions des sphincters. C'est un problème particulièrement préoccupant dans l'apprentissage de la propreté.

Cet apprentissage de la propreté est universel mais varie selon les sociétés.

Si on est dans une société où il n'y a pas de culotte, et que le sol soit en terre battue, la propreté ne vient pas avant 4 ans. Dans ces sociétés-là, les matières fécales sont soit gardées comme engrais naturel, soit jetés.

Dès l'avènement de la culotte, la propreté se fait le plus tôt possible. Mais grâce (ou à cause) aux langes Pampers, on assiste de nouveau à un retard de la propreté.

Conséquence de la fixation de ce stade chez les adultes

Dès que le stade anal est acquis, on entre dans la phase de l'offrande du pot. Si le pot est vidé trop vite, alors cela peut signifier pour l'enfant le rejet de l'offrande.

Ce don des matières fécales est le précurseur des métamorphoses à l'âge adulte :

le don devient argent, valeurs, bijoux (couleur or, jaune).

Le produit (production) de l'enfant devrait être traité comme une valeur. Il est assimilé à une relation où aimer c'est donner (par l'enfant) et recevoir (retenir).

L'objet, pulsionnellement retenu, continue d'exister et va conduire à l'instinct collectionneur. Le sujet constituera alors des collections d'objets d'amour. La possessivité dans l'amour peut amener à la jalousie.

La période anale peut donc se constituer d'une propreté extrême ou d'une saleté repoussante. Dans ce dernier cas cette tendance se retrouvera dans la honte, la timidité, la recherche de règles extérieures, le négativisme (non !"), voire la perte des objets.

Le stade anal donne des personnalités, avec un style de personnes rétenteurs expulseurs.

Le 4ème stade psycho-sexuel : le stade phallique

Depuis 2-3 ans jusque vers 5-6 ans

Le stade oral passe par la bouche, c'est l'acte premier de recevoir, de prendre. Il peut donner des conflits, plus tard, d'anorexie ou de boulimie.

Le stade anal passe par l'anus, c'est l'acte de donner et retenir Il peut donner des conflits, plus tard, d'égoïsme, de désordre ou des attitudes de rejet.

Le stade phallique concerne les organes génitaux, donc l'acte primaire est en interaction hallosexuelle. C'est l'apparition du complexe d'Œdipe qui se manifeste chez les garçons par l'angoisse de castration, et chez les filles par l'envie du pénis.

Ce stade se met en place dès 3 à 4 ans par le plaisir de la découverte de ses propres organes. Ces découvertes du petit enfant sont facilement réfrénés par les parents, donc l'enfant va tendre à l'intellectualisation par des questions sur l'origine des bébés, le rôle du père, le rôle de l'acte sexuelle.

A ce stade la masturbation est déjà en place depuis le stade anal par les plaisanteries pipi-caca. L'enfant à besoin d'une vie sexuelle, c'est l'étape touche-pipi, il aime se montrer nu, et aime surtout regarder par le trou de la serrure (les phalliques sont des serruriers !), surtout que la hauteur de la serrure se trouve exactement au bon endroit en se tenant normalement debout à cet âge. (Fait exprès ?). A cet âge l'enfant qui observe des scènes sexuelles à la télévision est capable de les raconter jusque dans les moindres détails.

C'est le stade où l'enfant, percevant l'acte sexuel de ses parents par le trou de la serrure, est convaincu que c'est une lutte entre le père et la mère et que c'est un acte d'agression du père sur la mère.

Ses jeux tournent autour de la possession ou pas de possession.

Pour les garçons :

Il y a un seul organe sexuel, et seuls les garçons le détiennent. D'où son angoisse très forte de castration augmenté du désir sexuel pour sa mère. Il s'identifie au père agresseur et posera ingénument la question "Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui ?" en rentrant dans la cuisine. Ou bien il mettra le chapeau de papa et prendra son cartable en tendant sa frimousse vers sa mère pour qu'elle l'embrasse, comme elle embrasserait le père !

Plus tard, tous ces sentiments vont s'intérioriser (en psychologie on dira : introjecter), et vont constituer les ingrédients du Surmoi, mélangés à l'ensemble des valeurs de la société.

Les pulsions partielles des organes génitaux (comme le voyeurisme) vont activer le problème de la castration. Le conflit, enfant, n'est pas phallus ou vagin, mais phallus ou rien ! C'est la réactivation de la passivité / activité. Au point de vue du stade phallique, il y aura un équilibre entre les deux, adulte entre masculin (actif) et féminin (passif).

Le complexe d'Œdipe qui se centre autour de la castration (le père qui représente l'autorité et la mère qui est enviée). Ce complexe se réduit grâce à la découverte que les filles n'ont pas de pénis. La menace de castration devient faible. Ce qui va rester c'est ce qui est interdit ou permis, c'est la prohibition ou les règles. Le fantasme de la possession ne se portera plus sur la mère, mais sur la jouissance du pénis sur quelqu'un d'autre. On parle d'endogamie (quand les désirs se portent sur un membre interne de la famille) et d'exogamie (quand le désirs se portent à l'extérieur de la famille).

Avec Freud, on est donc dans un système qui explique le développement uniquement du point de vue du garçon.

Ses explications du point de vue de la fille sont succinctes :

Le complexe d'Electre (voir texte "Electre" tiré de Encyclopaedia Universalis) c'est l'envie du pénis. Pourquoi ? Elle est inférieure. Pour le cacher, les femmes ont inventé le tissage en tressant les poils du pubis, pour porter un pagne, un cache-misère, pour cacher ce manque.

Tout ce que la petite fille peut espérer du papa, c'est un bébé !

Le développement psycho-sexuel de la fille est construit uniquement sur ce manque. C'est le stade où les petites filles vont intégrer le clan inférieur des sans pénis.

 

Le 5ème stade du développement psycho-sexuel : la période de latence

Ce stade couvre la période allant d'environ 6 à 12 ans.

L'enfant cesse d'avoir des préoccupations sexuelles. Tout les parents connaissent quand les enfants reviennent de l'école enfantine et critiquent l'autre sexe. Les enfant ne jouent plus ensemble, ne sont plus amoureux. Les gros mots sont interdits. La sublimation sexuelle est la chasteté.

Vers 10-11 ans c'est l'opposition à l'égard des parents qui se précise, ce sont les 1er actes de délinquance. C'est le moment où les enfants se rebellent, ils cessent de se laver. Il sont désordonnés, ils ne font plus leurs leçons, il quittent le relativisme moral et ils estiment que les parents deviennent de plus en plus cons !

Le 6ème stade du développement psycho-sexuel : la génitalité

C'est l'adolescence dès 12 ans environ avec la réapparition des stades précédents.

Ce sont les premiers phénomènes de la puberté : poils, voix, organes sexuels secondaires féminins, modifications du corps.

Associé à ces phénomènes il y a des troubles narcissiques avec son cortège de comparaisons, les séances devant le miroir. Ces transformations se font au niveau glandulaire avec l'activation des hormones sexuels. C'est le retour de la sexualité.

L'intérêt de la sexualité tourne autour de la masturbation, où le plaisir n'est plus seulement dans la sensation de l'organe, mais où il est associé à des images qui l'accompagnent. Ces images ne sont pas nécessairement des personnes mais peuvent être des paysages, des montagnes, des ruisseau. L'adolescent est encore très influencé par la période de latence.

L'investissement sexuel est progressif, et occasionnellement avec une partenaire.

La phase de latence était une période pouvant s'apparenter à l'homosexualité mais de façon qu'il n'y avait pas de distinction entre garçons et filles dans la stimulation sexuelle.

Lorsqu'on passe à l'hétérosexualité, on le fait dans des situations précises :

Derniers ajustements de la sexualité de l’adolescent

Après cette période, il y a une période où la sexualité s'exprime :

Il y a toujours régression et combinaison des pulsions précédentes

Toute une série de fixation, de constellation qui va construire l'adolescent.