Psychologie de l'enfant et de l'adolescent 10ème cours 29.11.99

La période de 2 à 7 ans appelé préopératoire est la mise en place du signifiant et du signifié.

Mobilité intellectuelle plus grande car elle rend présent ce qui est absent en mettant un mot sur un objet. Exemple : "papa poum, pigeon pa'terre" . Au centre de cette représentation, il y a le langage et l'imitation.

Restructuration en fonction de cette nouvelle mobilité. Structure cognitive.

Dans l'action, auparavant tout était dans la représentation. L'enfant saura que l'objet est dans la représentation. L'enfant va repenser à un objet, va l'évoquer et le rechercher. L'enfant chez la voisine, pense à sa mère, à sa couverture, à son nounours, et les veut.

L'espace-temps est représenté de façon encore malhabile. " Pour attendre Noël, il faudra dormir combien de fois ?"

L'allongement se fait autour de lui-même, c'est une phase égocentrique, sur son corps propre.

la situation des corps et des objets part de soi. L'enfant est nombriliste.

Il est égocentrique par primat inconscient de soi sur les autres.

Un égocentrisme temporel (le soleil est né en même temps que lui)

Un égocentrisme causal (les avions volent par plaisir, les montagnes existent pour y skier).

La décentration est successive. Le monde commence avec l'enfant et finit avec l'enfant.

Tout est projection des objets et des corps par analogie avec le corps de l'enfant.

La première forme d'égocentrisme indirecte c'est animisme : "Si je suis animé, alors tout objet est animé."

Animation de tout ce qui bouge.

Tout ce qui a un mouvement propre et inspiré

Ce qui a un mouvement propre mais pas animé (objet poussé)

Distinction entre les objets vivants et les objets inanimés (soleil, animaux, plantes plus ou moins vivantes, objets plus ou moins mécaniques)

 

 

 

 

 

tout a été construit par l'homme : phénomène de "d'où viennent les bébés ?" :

"les bateaux flottent parce qu'ils sont gentils !"

 

"Les nuages avancent pour apporter la nuit."

la notion de force demande une évaluation .La notion de force pour Newton n'est pas la même que pour Einstein.

Chez l'enfant cette notion apparaît à travers la perception du mouvement. Comme tout mouvement est assimilé au corps de l'enfant, il y a donc un but. La force projetée sur l'objet est non transmissible. "Ce n'est pas parce que le voisin est motivé, que moi je suis motivé."

La force d'une pulsion, d'un instinct animal. Résidu de l'animisme enfantin et qui constitue la force interne de toute action sur l'objet. La force interne prend exemple sur la force externe. exemple d'Aristote qui pensait que tous les corps sont animés, soit par des mouvements violents, soit par des mouvements non violents comme les astres autour de la terre.

D'ailleurs, l'astronomie est la plus vieille science sur terre, que ce soit en Egypte ou chez les Maïas. C'est une science d'observation et non expérimentale. Aristote profite d'une science constituée et pense que les astres bougent à cause du moteur. Le moteur étant Dieu. C'est une religion de "mécanicien".

Les mouvements violents : les corps ont tous une tendance au repos et ils cherchent le lieu idéal : c'est sur Terre. Quand la pierre est lancée, (par un moteur externe que ce soit l'homme ou l'archer), la pierre retombe par terre car son point de repos est la Terre. Alors pourquoi, si on jette la pierre, la pierre pousse l'air et l'objet passe devant ? Idée d'une force interne plus d'une force externe.

L'animisme se mélange d'artificialisme.

C'est l'âge où l'on met les pantoufles à côté du lit : spiritualisation du monde.

Ce qui se met contre la fonction cognitive c'est le réalisme enfantin. S'il spiritualise le matériel, le matérialise l'esprit. C'est l'âge des premiers rêves représentatifs. Il se représente des scènes. Le rêve est beaucoup moins déguisé. Il rêve de ce qu'il veut.

Le problème de l'enfant à cet âge, c'est que le rêve le réveille, et lui à sont tour va réveiller les parents. C'est matérialisation de la vie mentale, c'est la spiritualisation des objets.

L'enfant, à cause de cette matérialisation, ne peut pas donner un autre nom un objet nommé initialement. Le mot fait partie de la chose. L'enfant n'a pas conscience qu'il travaille sur la représentation. Dans les premières formes de causalité, les nuages ne bougent pas, mais c'est la terre qui bouge.

 

Par rapport à la vie sociale, la vie égocentrique doit s'étendre :

Exemple du tube de M&M (friandise) dans lequel il y a un crayon caché, et non pas les friandises. on le présente à un 1er enfant, et on lui demande de deviner ce qu'il y a dans le tube. Il dira bien sûr des M&M. Puis il ouvre le tube et trouve le crayon. Il en est surpris.

Un 2ème enfant, qui n'a pas suivi la scène, arrive et on lui pose la même question. Avant même qu'il ait pu répondre qu'il y a des M&M dans le tube, le 1er enfant l'insulte : "mais non, bêta ! c'est pas des M&M, c'est un crayon !"

Dans l'égocentrisme social c'est la confusion.

Par exemple, les enfants sont convaincus que la maîtresse voit le tableau, or qu'elle est face aux enfants, donc de dos au tableau. C'est le cas des relations frère-sœur, frère-frère : dans une famille de 4 garçons, on demande à l'un combien y a-t-il d'enfants ? 4. Combien a-t-il de frères ? 4. Et non pas 3 !

C'est la confusion de l'objectif et du subjectif :

Dans une course à plusieurs, tous arrivent premier. Aux billes, tout le monde gagne. Dans le jeu à règles, les règles changent toujours.

Dans la communication des enfants c'est un monologue collectif, comme une conversation de salon, où personne n'est dérangé par le discours de l'autre. C'est un système de cohésion nouvelle et non conscient.

Il y a absence d'objectivité sans coordination.

C'est pourquoi les enfants disent "Le chien qui est gros comme un veau est un mensonge."

"Quand on a une bonne note si c'est une mauvaise, ce n'est pas un mensonge !"

Les enfants n'ont pas besoin de preuve. "C'est, parce que c'est." "c'est, parce que." Les pensées contraires ne sont pas des mensonges. Absence d'objectivité, de preuve, de sentiment de contradiction. Il n'y a pas d'opération logique, on est bien dans la période préopératoire.

 

 

Mais c'est un préconcept qui prépare au stade suivant.

Au stade sensorimoteur, le schème se constitue par l'action propre. L'intelligence ne se situe que dans l'action. Il faut de la présence d'esprit.

Les schèmes se constituent différemment : les schèmes sont par référence aux objets. C'est l'assimilation objet par objet.

Dans le stade préopératoire c'est la préclassification. Les objets sont dans des préclasses, ce qui n'est pas une classe logique [extension, compréhension ou intension], car au niveau préclasse, l'enfant est incapable de comprendre le réglage du tout et du quel : "Tous les chats sont des animaux. Tous les animaux sont des chats." "Tous les genevois sont des Suisses. Tous les Suisses sont des genevois."

L'enfant fait une différence par caractère subjectif et objectif : il y a des objets qui suivent des voies subjectives : l'ombre.

Pour l'enfant, l'ombre n'existe pas en dehors de l'objet. "Mon ombre fait partie de moi." Etre privé de son ombre c'est être privé de son âme!". Ce n'est pas soumis à un concept général. L'ombre bouge, on ne peut rien en faire, mais il fait partie de l'objet.

La prérelation : Problème : les mamans c'est des dames, et toutes les dames sont des mamans. L'enfant ne parvient pas à définir les classes. "Grand'maman n'est pas maman."

L'enfant ne fait ni des déductions, ne des inductions. Mais de particulier au particulier. "Les autos sont des teuf-teuf. C'est tous les objets à roues et guidon-volant".

Cela va amener l'enfant à concevoir un monde sans conservation. Le monde est toujours dans la position instant.

La non conservation :

- Des longueurs :

 

- Des surfaces : 14 maisons à placer dans un pré : "Si les maisons étaient plus groupés, il y aurait plus d'espace. Mais s'ils sont séparés, il y a moins d'espace."

 

 

 

 

- Des qualités physiques : 2 boulettes d'argile de même quantité. "Si on en aplatit un, il y en aura moins, parce qu'il est aplati.

Il y en aura plus si on fait plus de petites boulettes.

 

 

 

 

 

Expérience du sucre dans un verre d'eau. Où est le sucre ? "Parti !" Le niveau est-il monté ? "Non !" Alors où est le sucre ? "Caché !" "Preuve, les pop-corn, y en a plus à manger, parce qu'on les préfère comme ça. !"

C'est également le stade où l'enfant dira devant deux récipients pleins d'eau mais de dimensions différentes : "Cette expérience est là pour prouver qu'il y a plus d'eau dans le 3ème récipient !"

L'enfant ne se base pas sur les actions qui pourraient être utiles pour comprendre, mais sur l'image mentale.