Psychologie clinique 9ème cours 23.12.99
Conseil pour les examens en 1ère année :
peu de raisonnement psy, mais beaucoup de notions de base à savoir par cœur !
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A chaque stade sexuel il correspond des pathologies précises, donc des fixations ou des régressions au stade concerné où le sujet reste coincé partiellement ou totalement :
On parle alors de :
En psychologie populaire on observe les symptômes suivants :
1) pathologie du caractère oral :
Ces sujets ingurgitent tout : bouffe, clope, affection. Ils sont collants, Ils vivent dans l'absolue gratification instantanée. Ils ne supportent pas la frustration. Ils sont constamment envieux des autres.
2) pathologie du caractère anal :
Ces sujets sont ordonnés, avares, obstinés, rigides de fonctionnement, ils ont une constellation de comportement.
3) pathologie du caractère phallique :
Chez l'homme :
Le phallus est sur ou sous évalué. Par compensation il devient casse-cou, intrépide, il dépasse les limites. C'est un Don Juan qui compense son angoisse de castration.
Chez la femme :
Elle est "castratrice". Un exemple est cité dans un livre du Dr. psychologue David Molan qui décrit le cas d'une patiente âgée de 25 ans :
Elle avait des dégoûts sexuels et s'était faite opérer chirurgicalement l'hymen. Il était hors de question qu'elle aille voir un thérapeute homme. Pourtant c'est bien chez Dr. David Molan qu'elle est allée en consultation. Elle se comparait toujours aux hommes, elle leur cassait la gueule, déjà enfant, elle discriminait la position masculine, elle aurait voulu être homme, et se sentait souillée par l'éjaculation, lors des rapports sexuels avec son mari. Elle refusait son mari.
Au cours des consultations il en était ressorti qu'elle s'identifiait à son père. Elle avait été tabassée par lui alors qu'elle avait 13 ans. Elle s'était constituée en rivale homme contre son père.
En consultations, elle contredisait le thérapeute tout le temps.
Elle réalisait qu'elle échouait comme patiente dans son identité de femme.
Elle empêchait le thérapeute de fonctionner.
Elle échouait dans son rôle de femme de son mari.
Elle était anxieuse qu'autant le thérapeute que son mari ou que son père préfèrent les autres femmes à elle.
Elle a fini par abandonner la psychothérapie après 5 ou 6 séances.
Notre professeur éprouve de l'empathie pour ce docteur pour avoir vécu un cas semblable avec une femme qui avait déjà réduit en "bouillie" 5 autres thérapeutes avant lui. Il n'y avait pas échappé !
La démarche psychanalytique
L'Insight consiste à examiner, à chercher et découvrir ce qui se cache pour amener le sujet à une compréhension de lui-même.
La perlaboration est un travail qui vise à explorer comment mieux transformer, comment rendre l'inconscient conscient. C'est une dissection historique de l'inconscient pour découvrir le nouvel homme, la nouvelle femme qui se cache dans le patient. Ce serait tellement simple s'il n'y avait pas d'obstacle dans le développement personnel ! On est débouté si on tente d'entreprendre ce travail en solo. Il n'existe pas d'autoanalyse, parce qu'on a trop de "myopie" cognitive. On a besoin du décalage par le regard de l'autre. Mais c'est un processus long et coûteux.
Quelles sont techniques dans le travail psychanalytique ?
Les lapsus, les émotions. On ne peut pas improviser dans ce domaine. Une grande expérience est indispensable.
Un seul rêve peut prendre 6 à 12 séances de dissection.
Il faut une grand expérience humaine et clinique. C'est dans les rêves que les défenses sont relâchées et qu'elles essaient de se positionner dans le conscient.
Contenu manifeste : description du rêve
Contenu latent : ce qui se cache, les pulsions, les conflits qui agitent la personnalité du rêveur.
Le travail du rêve est de transformer pour se rendre acceptable.
Les résidus du jours : c'est la partie de la vie réelle.
Les preuves structurelles du rêve sont décrites dans le livre : "L'interprétation des rêves" de Freud. C'est le livre de référence.
La symbolique du rêve : méfiance face aux recettes toutes faites !
Il faut comprendre que chaque personne à son langage de sa propre personnalité. Il y a parfois certaines communalités d'interpétation, mais dans un nombre fini; il y a surtout un patois individuel dans la gamme générale de l'interprétation. Ainsi il n'existe pas une interprétation unique pour tous les rêves.
Dans le rêve il y a des mécanismes propres :
Question : pour nous qui nous destinons à être psychologue, pourquoi devons-nous savoir ces choses sur la psychanalyse ?
Réponse : Parce que la théorie psychanalytique est la mère de la psychologie clinique pour en connaître le fonctionnement et en comprendre le modèle !
Attention à la révision secondaire : quand quelqu'un raconte un rêve, il le modifie déjà, l'oublie en partie, le résume. Cela procède d'un mécanisme de défense.
La technique pour entraver la révision c'est de faire répéter le rêve. On en constate une modification progressive !
Il faut déjouer les mécanismes : faire raconter le rêve du point de vue de chaque personnage, du point de vue de la bouteille de vin rouge, même !
Il faut porter de l'attention au comportement quotidien : les pulsions, les conflits essaient tous les jours de sortir. Il y a refoulement. Aucun geste n'est déterminé. C'est un mécanisme inconscient mais pas par hasard : lapsus, geste. Ce sont des indicateurs des forces psychiques qu'on n'arrive pas à refouler.
Le thérapeute doit être très attentif à tout ce que le patient dit et fait.
Exemple de Freud :
un patient, au cours d'une séance dit une phrase en latin. Freud qui maîtrisait le latin, reconnaît une citation de Virgile. Mais le patient avait escamoté une partie du texte ! Freud l'avait repéré. Quelque chose était à l'œuvre : pourquoi y a-t-il eu l'oubli du terme manquant ? Freud suggère au patient de faire des associations libres car lui ne sait pas encore pourquoi ce terme manquait. Le patient évoque : "relique d'un saint". Il en avait vu un 2 ans auparavant. Le patient l'associe à un sacrifice humain. Freud cite un article :"Ce que Saint-Augustin pense des femmes". Le patient associe à "Statue stigmatisée". Une pause vaut plus que des paroles. Retenue du patient. Freud suggère que la copine du patient était enceinte. Juste ! La monstre barricade venait de s'effondrer. En effet les conditions sociales et économiques autour de cette grossesse avaient plongé ce patient dans un profond désarroi.
Quelques lapsus célèbres :
En faisant référence au film sur Freud : Il a fait une grande avancée dans ses recherches quand il avait découvert qu'il était en retard au funérailles de son père. C'était son complexe d'Œdipe qui était mal vécu.
L'humour est important pour agrémenter les séances. L'humour aide à analyser les résistances dans des processus thérapeutiques.
Bien relire le texte de GRINSON dans les polycopiés, où il parle de retards, de non paiements de séances, de mutisme.
Le prof fait référence à un patient qui n'a pas parlé pendant 2 ans mais qui payait toutes ses séances.
Les résistances physiques :
Que signifie le fait qu'un patient commence à déprimer or qu'un bon travail se fait en apparence ? C'est que le patient angoisse d'arrêter les séances.
Tant que le transfert continue du patient au thérapeute, c'est que la thérapie n'est pas terminée.
Exemple de résistance : une cliente avait peur de rejoindre son mari le soir. Sa résistance s'est manifestée par l'incapacité de monter les escaliers qui devaient la conduire auprès du psychologue : en fait elle avait peur de la séance à venir.
Sous toute réserve, symboliquement, monter les escaliers, peut être apparenté aux relations sexuelles. A la séance suivante, la cliente présentait une réaction dermatologique très violente au cou et en plus une perte de voix (sans lien médical entre les deux symptômes).
Sa résistance physique puisait ses raisons dans des actes de viols répétés par son père sur elle devant toute la famille. Elle avait refoulé et "oublié" ces événements, mais qui ressurgissaient dans son mariage. Finalement elle avait de plus en plus un comportement suicidaire. Elle a finalement interrompu le travail. Plus de nouvelles.
Quand on a un comportement de régression de la part d'un ou d'une patiente qui dise : "Aujourd'hui est-ce qu'on peut faire la séance, mais je viens sur vos genoux ?"
L'Acting in : en thérapie cela casse le travail, le processus.
L'Acting out : "agir" , c'est presque équivalent au suicide.
L'analyse du transfert :Il y a une distinction importante entre l'alliance thérapeutique et le transfert.
Le transfert positif : est libidinal. Cela ne veut pas dire qu'il veut coucher avec le thérapeute. Mais c'est un sentiment d'amour. Pourtant le thérapeute peut se sentir étouffé. "Je veux être la personne que vous aimez le plus". La figure centrale de l'enfant est réactivé en thérapie.
Attention : il est interdit de coucher avec le thérapeute !
Le thérapeute sert de transfert, mais le thérapeute n'est pas la cible réelle des désirs du patient.
Le transfert négatif : Le patient peut engueuler le thérapeute pendant 45 minutes.
Le thérapeute fonctionne comme écran vierge pour maximiser le mode de fonctionnement archaïque du patient. Si on est perçu comme bienveillant, c'est plus facile. Mais attention. Est-ce un transfert ? La question peut se poser si le patient a créé avec le thérapeute un milieu microcosmique. Cela peut même aboutir à :
La névrose de transfert : Ce n'est pas dogmatique cette névrose de transfert, qui devient la cible psychanalytique, ainsi que les mécanismes qui agissent dessus. On peut interpréter la névrose de transfert comme la fin de la thérapie. Par Insight réel. Classiquement parlant.
L'interprétation : Lire GRINSON p. 64
La meilleure interprétation reste celle où l'on a mené le patient au bord du "gouffre" et qu'il le réalise soudain lui-même, et qu'il trouve lui-même l'interprétation. Chacun savons mieux que quiconque les signification profondes.
Les livres de Freud qu'il est bon de lire :
Conclusion :
C'est monumental ce que Freud a proposé. Aucun autre théorie n'atteint sa "chaussette". Freud n'était pas parfait, il a fait beaucoup d'erreurs. Il élaborait ses théories à la lumière des connaissances de son époque. La théorie Oedipienne a été, hélas, dogmatisée. La théorie psychanalytique est en mutation.
Selon l'expérience de notre professeur qui a eu sa phase de réaction épidermique contre la psychanalyse et qui revient à des sentiment plus nuancés sur la question, suggère ni l'annulation ni l'adulation des théories psychanalytiques, mais une approche avec un recul respectueux, une approche de "loin".