Psychologie clinique 8ème cours 16.12.99

La personne humaine subit une maturation psychologique qui accompagne la maturation physique. Cette maturation est terminée avant 5 ans (selon Freud).

Le développement psychique : c'est mettre en place des mécanismes pour gérer les problèmes de diade mère-enfant + père. Cette complexité échange avec l'extérieur.

Les instances de la personne sont le ça, le moi, le surmoi.

La manière de s'organiser est en développant des mécanismes de défense simples, complexes, au cours du développement émotionnel de la personne.

Différents mécanismes de défense : (proposé par les étudiants et confirmé par prof)

Le plus important et le plus fréquent est le refoulement.

Le refoulement :

(complexe d'Œdipe) mécanisme de base le plus évolué. Idée d'opération inconsciente qui supprime. C'est un mécanisme inconscient. Il n'agit jamais au premier plan. Comme en astronomie : le trou noir est visible par déformation des étoiles autour. Ces pulsions sont trop importantes, insistantes pour les supporter donc refoulement.

Le refoulement est à la base de beaucoup d'autres mécanismes.

C'est un vase communicant avec le somatique.

La charge énergétique sort par un autre côté.

C'est un refoulement à moitié réussi.

Un refoulement qui est réussi, on n'en entend plus parler.

Définition du Petit Robert : Refoulement

Avec le déni et le refoulement, il y a un mécanisme automatique et primitif :

la forclusion.

Définition du Petit Robert : Forclusion

Le déni :

Opération qui consiste à enlever une partie de la réalité.

Exemple si quelqu'un décède, le sujet va lui téléphoner comme s'il n'était pas mort. La mémoire joue un tour en le confondant pour calmer la douleur psychique.

Le déni le plus extrême est l'oubli des autres, l'arrêt de la communication.

Le déni ne fait pas dans le détail, il est violent et pas subtile.

Définition du Petit Robert : Déni

Déni (de la réalité) : refus de reconnaître une réalité dont la perception est traumatisante pour le sujet.

Contraire : acceptation, attestation, aveu, reconnaissance.

L'identification

En imitant les autres on a magiquement un bon espoir d'être comme eux. Si je fais comme le pape, je serai comme lui. C'est la forme normale.

Mais la forme dérangée c'est l'identification à l'agresseur. L'agressé devient agresseur pour surmonter, donc il ne se sent plus victime.

Sorte d'identification vécue par le psychologue : choix de lunettes identiques à ceux de quelqu'un qu'il admirait beaucoup. Il s'en était aperçu, seulement quand il avait ses lunettes sur lui et qu'il était en face de l'homme admiré !

Les phénomènes d'identification sont flagrantes chez les ados : stars, profs, athlètes, groupe, bande, gang, langage dans le groupe.

C'est un phénomène normal car notre personnalité n'est pas créée au départ. On s'identifie. On est une somme d'identification successive plus ou moins intégrée.

Les autres le remarquent le plus. Exemple type de ressemblance dans le comportement de ses parents. On est des composites.

Définition du Petit Robert : Identification

Processus par lequel un individu se constitue sur le modèle de l'autre. Identification au père, à la mère.

Le déplacement

Manière de gérer pas bien effectué. Objet substitut acceptable pour les autres.

Complexe d'Œdipe : L'homme doit renoncer à sa mère, alors ses pulsions partent sur une autre femme, donc déplacement sur l'épouse. Pour Freud c'est sur la belle-mère, qui incarne à la fois la femme et la mère !

Définition du Petit Robert : Transfert total ou partiel, par voies associatives, de l'énergie psychique investie dans une représentation sur une autre (objet phobique, substitut, formations de l'inconscient). Libre déplacement : mobilité de l'énergie investie, spécifique des processus inconscients.

Contraire : Immobilité, maintien

La sublimation

C'est un mécanisme de défense différent des autres. Les autres méthodes de défenses étaient supprimées, mises de côté, mais dans la sublimation, la charge énergétique est récupérée dans un but pro-social dans un investissement sanctionné positivement dans un champ social.

Exemple de Léonard de Vinci : sa peinture trahissait ses désirs envers sa mère. Il en a créé une œuvre grâce à une pulsion qu'il fallait refoulé, il l'a donc sublimée.

Définition du Petit Robert : Sublimation

Processus par lequel la pulsion sexuelle déplace son but sexuel initial vers un autre but, visant des objets socialement valorisés.

La projection

La projection est le moyen de gérer les pulsion désagréables.

Exemple de quelqu'un qui a envie de violer des femmes et qui dira : "les femmes veulent me violer !"

Si la figure parental n'est pas réglée, la projection se fera contre les collègues qui réagissent comme les parents. C'est une formation émotionnelle.

Le pire est de vouloir tuer par gentillesse dégoulinante !

Définition du Petit Robert : Projection

Mécanisme de défense par lequel le sujet voit chez autrui des idées, des affects (désagréables ou méconnus) qui lui sont propres.

La rationalisation dans le sens d'intellectualisation

Phénomène qui dissocie la pensée de l'affectif pour masquer la douleur psychique.

Les mécanismes opérationnels en sont la fixation et la régression.

La Fixation

La personne reste fixée à un niveau de développement dans certains aspects : sucer son pouce tard. Il n'y a pas d'autonomie progressive. Le pouce rappelle le sein. Le pouce le ramène dans la configuration psychique où il se sent à l'aise. C'est sa façon de maîtriser.

Définition du Petit Robert : Fixation

Attachement intense de la libido à une personne, à un objet ou à un stade du développement.

La régression

Quand un couple se bagarre et que le mari dise : "Je retourne chez mes parents !"

Définition du Petit Robert : Régression

Retour à un stade antérieur de développement affectif et mental

Rappel : Le déni enlève des pans de la réalité.

La régression est un processus normal. C'est reculer pour mieux sauter.

Formation réactionnelle et annulation rétroactive :

L'enfant maîtrise le pot, il aime jouer avec son caca, il aime le sable. Contrôle à l'état adulte par son contraire. Les exemples sont réducteurs et caricatural.

Exemple d'intellectualisation :

Un psychologue avait un patient dans le milieu carcéral. Il avait développé une relation plus personnelle avec le prisonnier. Il y a eu contre-contre-transfert avec l'attachement du psy pour son patient. Les personnes restent rarement repoussantes à long terme. La thérapie a été interrompue par le déménagement du psy.

A la première séance le patient le bombarde de questions intellectuelles. L'apprivoisement est lent.

A 2 ou 3 séances avant la fin de la thérapie, (le psy avait prévenu son patient de l'arrêt des consultations) le patient dit qu'il a été regarder et lire tous les titres de la bibliothèque depuis la lettre A. Il s'est arrêté à Umberto Ecco : "la pendule de Foucault". Le psy devait savoir que c'est le mouvement perpétuel, l'histoire de quelqu'un qui continue éternellement ! Puis le patient continue l'énumération des titres et s'arrête à James Joyce : "Ulysse". Le psy devait deviner pourquoi. Parce que Ulysse est l'histoire d'un voyage qui dure 40 ans et où il revient à la case départ !

Puis le patient continue et s'arrête devant les titres de psychologie populaire : sentez-vous mieux en …" Que voulait signifier le patient ? Il voulait dire en fait "Je me débrouille tout seul très bien !"

Le psychologue était rassuré car ce patient lui avait été recommandé par le directeur de la prison. (Par contre il ne s'était pas assez méfié quand le directeur lui avait dit : "Il sera très bien pour vous". Car généralement c'est que c'est un cas très lourd, et en plus c'était le premier vrai salaire !).

Intentionnellement ce psychologue refuse de lire le dossier du patient pour ne pas être influencé. En fait il s'est trouvé devant un tueur qui avait tué déjà 5 femmes et 2 hommes, et en plus il était nécrophile (ses pulsions s'exprimaient sur les corps déjà morts) et les deux derniers étaient des prisonniers. Le psychologue a été rassuré, il n'avait rien risqué car le patient intellectualisait tout. Le psy s'était même endormi une fois, et le patient ne l'avait pas touché.

C 'était sa manière de gérer ses angoisses de séparation par l'intellectualisation.

 

 

 

 

 

Les stades du développement sexuel (stades psychosexuels)

  1. oral
  2. anal
  3. phallique
  4. latent
  5. génital

Les stades oral, anal et phallique se forment durant les 4 à 5 premières années de vie. Ces stades concernent l'ensemble du corps. Bébé est confronté à des situations où il en fait l'apprentissage avec les moyens du bord.

  1. Stade oral
  2. Ce stade concerne la 1ère année. C'est la zone buccale qui est le moyen de découvrir le monde. La bouche est prédominante. Freud postule que c'est une zone érogène qui a un rapport avec les forces vitales, la chaleur humaine passe par le sein.

  3. Stade anal
  4. Ce stade se situe aux environs de 2-3 ans. Le petit enfant prend plaisir aux phénomènes de contrôle, d'expulsion, de rétention. Ses premiers mots sont : maman, papa, caca, non.

    Le moi émerge avec les 1ère pulsions agressives. S'il tète encore il peut mordre le sein par réaction. C'est la démarcation entre soi et les autres : refus de faire caca. La problématique est la non-propreté.

  5. Stade phallique
  6. Ce stade recouvre la période de 2-3 ans jusqu'au début le l'école, soit vers 4-5 ans.

    La zone érogène migre vers le phallus, en tous cas pour la moitié de l'humanité.

    C'est l'entrée dans la période d'Œdipe où la zone génitale devient la zone érogène.

    Le complexe d'Œdipe concerne aussi bien les filles que les garçons, et se manifeste par l'attraction sexuelle infantile pour le parent de sexe opposé et la répulsion contre le parent de même sexe.

    Tous les enfants débutent par aimer maman. C'est le sein, c'est le soin.

    Le père est rival dans l'affection de la mère. L'enfant à le sentiment de ne pas avoir accès à l'affection de la mère. C'est la période de réactions agressives du garçon contre le père.

    Pour le garçon : Le plaisir vient de la manipulation des voies génitales. Avec l'angoisse de castration du garçon. Pire, la fille n'a pas de pénis parce que papa est déjà passé et l'a coupé. Le garçon renonce à la manipulation par angoisse. Il va déplacer cette source de plaisir en fantasmant qu'au fait, papa possède maman, et que s'il devient grand, c'est lui qui aura maman. C'est un transfert primaire. C'est le refoulement des pulsions sexuels.

    Pour la fille : Freud découvre que si elle n'a pas de pénis, c'est la faute à sa mère. Elle transforme l'amour pour sa mère, en colère contre elle. Elle choisit le père parce qu'il a un pénis. Elle veut un pénis. Freud appelle cela "l'envie du pénis". La fille éprouve aussi l'angoisse de castration en ayant de la jalousie contre ceux qui ont le pénis. Pour la fille, l'absence de castration est la résolution du complexe d'Œdipe. Elle va déplacer ses attentes sur les autres hommes. L'hostilité contre la mère diminue progressivement.

    Les problèmes fille-mère sont plus délicates que ceux garçon-mère.

    Mais cette interprétation de l'envie du pénis est réfuté dans le mouvement psychanalytique par Karen Ornex.

  7. Phase de latence
  8. Cette période dure toute la scolarité primaire, soit de 4-5 ans jusqu'à 11-12 ans. C'est le stade du refoulement de tout. C'est le calme plat psychique, comme une période comateuse. L'enfant focalise sur les jeux et l'apprentissage scolaire.

  9. Stade génital

C'est le retour des forces sexuelles génitales, définitivement.

Composantes instinctuelles de la libido

La pulsion : L'envie pour l'homme de sauter sur la première femme qui passe, mais il en garde une connexion fantasmatique, intellectualisé, libidinalement il se sent bien.