Psychologie clinique 16ème cours 23.03.00

Réflexion préliminaire de Jaffé qui vient de revenir d’un week end de congrès à Dijon sur le thème : " Les compétences des familles ". La conclusion de ce congrès c’est que les psychologues et tout le corpus psychomédical ne fait pas assez confiance à la compétence des familles dans leur qualité de soutien et de soin !

Heinz KOHUT (mort environ en 1960)

C’est un courant de psychologie pure qui se démarque de la médecine.

L’  " Autre " c’est l’objet du self. C’est quelqu’un d’important, c’est celui qui nous gratifie dans nos besoins.

Pour les enfants c’est les parents. Puis ce sont les autres personnes. Même Batman !

Toutes personnes qui peuvent amener un bonus narcissique. Je suis important, mais les autres sont importants pour moi. Reste la gratification psychique pour que le self, le Moi reste bien.

Heinz Kohut :

1ère configuration relationnelle : Les images du self sont grandioses et exhibitionnistes, elles sont reliées aux self-objet reflétants (mirroring), c’est-à-dire l’enfant en quelque sorte dit " Je suis parfait et nous m’admirez ".

2ème configuration relationnelle : des images moins grandiloquentes sont fusionnés avec les self-objets idéalisés, c’est-à-dire avec les parents idéalisés. L’enfant dit en quelque sorte : " Vous êtes parfaits et je fais partie de vous. "

 

 

 

 

Pourtant dans les bonnes circonstances, les choses peuvent ne pas bien se passer. Le développement du self vient se faire chahuter car les bons parents ne sont pas parfaits !

L’enfant décompense sur le plan narcissique, c’est la tristesse ultime quand les parent ne prennent pas le temps de l’admirer. Mais c’est bon ! Car l’enfant doit apprendre à compter également sur lui-même. Il doit puiser dans ses propres ressources. Il développe une estime de soi qui ne dépend plus entièrement des autres. On en a tous besoin.

Il internalise (rendre interne) le processus qui se déroule autour de lui.

Notre Soi est composé de ces 2 configurations, 2 pôles, (pour les adultes aussi.) C’est dans cet équilibre qu’on va trouver notre self, entre admirer et être admiré, self objet idéalisé, self objet reflétant.

Quand atteint-on cette internalisation transmutante ?

S’il a des problèmes : incapacité des parents d’être empathiques avec l’enfant. L’enfant doit avoir l’impression d’un remplissage des objets du self.

Ex. une mère qui ne regarde pas l’enfant à empathie déficiente.

è perturbation du Self du sujet.

 

 

 

Kohut a publié un livre : " Comment guérit-on avec la psychanalyse ? "

Les néokohutiens sont : STOLOROW

ATWOOD

Exemple de pathologie

C’est la pathologie des étudiantes d’Harward : elles deviennent dépressives, anorexiques, elles se suicident, elles souffrent de promiscuité sexuelle, d’alcoolisme.

Pourquoi ?

Elles étaient toutes exceptionnelles avec des prix d’excellence dans les différentes branches à la sortie du Collège, c’est pourquoi elles ont eu le privilège d’aller à Harward. Seulement là, elles sont toutes pareilles les unes aux autres, et leurs privilèges et leurs excellences ne leur sert plus à rien. Il y a de nouvelles lignes de compétition.

Ces jeunes filles sont dans le pôle de la 1ère configuration relationnelle : Les images du self sont grandioses et exhibitionnistes, elles sont reliées aux self-objet reflétants (mirroring), c’est-à-dire l’enfant en quelque sorte dit " Je suis parfait et nous m’admirez ".

Exemple de pathologie

Aux Etats-Unis, Johnatan, 43 ans, marié, 2 enfants, 20 ans de mariage, carrière professionnelle, souffre d’éjaculation précoce.

C’est un problème qui peut être grave pour le patient parce qu’il souffre de son image. Ce patient raconte aussi qu’il a des tensions avec son grand-frère, et qu’avec sa femme il se sent subalterne.

Il se lance joyeusement et rapidement dans le traitement qui va durer 2 ans.

De quoi s’agit-il ?

D’un investissement phallique mal intégré, dont le narcissisme est mal vécu.

Il explore son sentiment à sa femme : elle lui rappelle sa mère.

à Instantanément il n’a plus d’éjaculation précoce !

 

Ce type de pathologie peut ne pas guérir si facilement si, par exemple, son transfert au thérapeute est mal vécu.

L’une des causes les plus courantes de ce mal est l’adolescence perturbée par les moqueries des camarades. En effet, la douche commune lors des cours de gym peut être vécue comme un drame pour certains, car les organes génitaux ne se développent pas à la même vitesse chez tous les garçons. Ceux qui accusent un certain retard, sont souvent exposés aux moqueries. Les conséquences sont souvent ravageurs ! Preuve avec le cas suivant :

Exemple de pathologie

Aux Etats-Unis, un détenu est dans une prison, telle qu’on en voit dans les films américains, c’est-à-dire qu’au lieu des murs ce sont des barreaux, et tout le monde se voit.

Ce détenu est Noir, 50 ans, il est le meurtrier de sa femme.

Une nuit, le feu est bouté dans l’une des cellules. Le feu part violemment et carbonise le détenu qui s’ trouvait. Les secours arrivent lentement, d’autant plus qu’on ne peut pas faire venir les services de pompiers civils dans une prison.

Une enquête est ouverte. Après bien des errements où les enquêteurs n’arrivent pas à comprendre l’origine possible de cet acte, le détenu Noir passe aux aveux !

Pourquoi lui ? et comment, vu que ce n’est pas sa cellule ?

La réponse se trouvait déjà partiellement dans son dossier et personne n’y avait pris garde ! Il avait assassiné sa femme parce qu’elle s’était moquée de la petitesse de ses organes génitaux. Le détenu voisin … aussi !

Le coupable avait récolté avec beaucoup de patience tous les briquets, récupérait soigneusement les gouttes d’essence. Quand il en avait eu suffisamment, il avait gardé une petite cuillère, et pendant la nuit quand tout le monde dormait, il répandait à la petite cuillère l’essence dans la cellule voisine, donc celle du moqueur, puis il a bouté le feu !

Carl Rogers (1902-1987)

C’est la thérapie centrée sur la personne. C’est la thérapie non directive.

Son travail est surtout connu en Suisse-allemande, en Allemagne et aux USA.

Il a vécu en banlieue de Chicago. Il vient d’une famille éduquée, de père Ingénieur, de famille extrémiste religieux et fanatique : pas de fumée, pas de danse, pas de boisson carbonisée… Le père achète une ferme pour sauver sa famille. Le père fait vivre sa famille d’agriculture.

Lui-même fait des études d’agronomie. Membre d’un groupe de jeunes chrétiens, ils partent faire un voyage en Chine. Il y prendra goût des voyages. De retour il s’inscrit en faculté de théologie. Il suggère une pétition demandant plus de dialogue avec les prof : il est renvoyé ! Pourtant suite à sa démarche l’Université change dans ses directives et introduit le dialogue !

Pour l’instant donc, Rogers est renvoyé, il sort de la faculté de théologie, traverse la rue et va s’inscrire en face à la faculté de psychologie dont il ressort avec un doctorat !

Il pratique 12 ans de clinique de campagne.

Alfred Adler passe dans la région, donne des conférences et remarque Rogers. (On se rappelle que pour Adler : pour bien soigner il faut être bon !)

Concept-clé : sur les expériences subjectives, c’est la réalité interne de la personne qui détermine et non le milieu extérieur.

Tout ce qui se passe c’est sur le plan de la psychologie interne.

ROGERS CARL (1902-1987)

Né à Chicago, Carl Rogers, qui a attaché son nom à la pratique de la "non-directivité", entreprit d’abord des études d’agronomie, puis s’intéressa à partir de 1928 à la psychothérapie des enfants et adolescents. Nommé en 1940 professeur à l’Ohio State University, il expose sa pensée dans Counseling and Psychotherapy  (1942), puis fonde à Chicago, en 1945, un centre pour étudiants dans lequel le counsellor  aura pour tâche, selon lui, de "créer une situation de compréhension et d’acceptation qui permette à l’étudiant de penser ses problèmes plus clairement et de se conduire plus intelligemment". Rogers publie alors son ouvrage intitulé Client-Centered Therapy  (Boston, 1951). À l’expression de "non-directivité", il préfère, en effet, la notion d’une thérapie "centrée sur le client", qui, bannissant l’approche strictement interprétative, valorise l’écoute confiante et la compréhension de type "empathique". L’influence de Rogers s’est étendue, surtout à la fin des années soixante, bien au-delà des États-Unis, notamment dans les domaines de la psychologie clinique et de la pédagogie. Ses ouvrages ont été largement diffusés, tels Le Développement de la personne  (Paris, 1966; On Becoming a Person , 1961), et Liberté pour apprendre  (Paris, 1971; Freedom to Learn , 1969). Mais la "non-directivité" selon Rogers s’est attiré aussi beaucoup de critiques. En insistant sur la confiance, remarque G. Palmade, "Rogers a introduit un élément de novation et de contestation. On pourra ressentir la novation comme libératrice ou comme utopique et dangereuse. Inversement, la valeur libératrice et contestatrice des thèses principales peut paraître illusoire, alors que celles-ci comporteraient des risques non négligeables de renforcer une idéologie conservatrice".

Encyclopaedia Universalis